Les obligations complexes

Il existe différentes variantes d'obligations. Nous allons vous aider à étudier les obligations complexes que vous pourrez souscrire et les conséquences sur le rendement et le risque que vous prenez. Les obligations complexes permettent d’obtenir un profil risque/rendement différent d’une obligation traditionnelle.

Les obligations complexes, comme leur nom l’indique, sont un peu plus difficiles à comprendre que les obligations classiques. Bien qu’elles s’adressent à des investisseurs expérimentés, de nombreux portefeuilles comprennent au moins des obligations complexes par le biais d’investissement dans des fonds.

Quel sont les différents types d’obligations complexes ?

Les obligations convertibles sont composées à partir d’une obligation ordinaire avec une option d’achat sur une action. En d’autres termes, le détenteur de l’obligation convertible a la possibilité de la convertir en un nombre déterminé de titres, selon un prix prédéterminé, d’une action sous-jacente.

Un exemple 
Vous souscrivez aujourd’hui une obligation convertible d'entreprise de 1.000 euros, d’une durée de 5 ans. A l’échéance de l’obligation convertible, vous pourrez échanger votre obligation convertible de 1.000 euros contre 10 actions de la même entreprise.
Si à l’échéance l’action de cette entreprise est cotée 90 euros, cet échange n’est pas intéressant : 10 actions à 90 euros, cela représente moins que la valeur de votre prêt obligataire de 1 000 euros. L’échange en actions devient intéressant lorsque le cours de l'action dépasse 100 euros : dans ce cas, la valeur des 10 actions est supérieure à la valeur nominale de votre obligation.

Attention : les entreprises sont libres de déterminer elles-mêmes les conditions de l'échange (information disponible dans le prospectus ou la fact sheet).

L’obligation convertible est intéressante parce que vous pouvez éventuellement échanger votre obligation contre des actions en réalisant un bénéfice lié à la hausse du cours des actions. C’est pourquoi ces obligations produisent un intérêt plus réduit que les obligations ordinaires.

Les obligations convertibles ont tendance à payer des coupons inférieurs à ceux des obligations ordinaires, avec des échéances et un risque de crédit équivalents. Les émetteurs d’obligations convertibles ont tendance à présenter une faible liquidité et sont souvent de moins bonne qualité que ceux d’obligations classiques. En conséquence, les investisseurs peuvent préférer aborder ce marché par le biais d’un fonds d’investissement.

Les obligations à taux indexé sur l’inflation sont un autre type d’obligations complexes. Leur nominal et leur coupon sont liés à l’inflation et, par conséquent, les coupons ont tendance à être bas. Étant donné que le cours de ce type d’obligations intègre un taux d’inflation implicite, leur attrait dépend de la relation entre le taux implicite (qui reflète les prévisions d’inflation du marché) et l’inflation qui se réalisera réellement dans le futur. En d’autres termes, si l’inflation augmentait plus que prévu, les coupons et le nominal de l’obligation s’indexeront également à la hausse.

Les obligations perpétuelles, comme leur nom l’indique, n’ont ni durée fixe, ni date d’échéance.  Parce qu’il n’y a pas d’échéance, elles ont tendance à être plus sensibles aux variations de taux d’intérêt que les obligations ordinaires. Les obligations perpétuelles sont également subordonnées (c’est-à-dire qu’elles ne sont remboursées qu’après tous les autres créanciers. Cependant, elles ont tendance à offrir un coupon annuel nettement plus élevé que les taux offerts par les obligations ordinaires.

Enfin, les investisseurs doivent noter que certaines obligations perpétuelles comportent la possibilité d’un remboursement forcé à une date spécifique.

Les autres obligations complexes sont dans la plupart des cas adossées à des actifs, tels que des hypothèques, des prêts étudiants ou des prêts automobiles. Ces actifs sont d’abord « titrisés » (c’est-à-dire qu’ils sont transformés en titres négociables). De cette manière, une obligation adossée à des actifs titrisés permettra de générer des flux de paiement, sous forme d’intérêts et de remboursement de nominal, directement liés aux actifs. Des exemples de ce genre d’obligation comprennent les titres adossés à des hypothèques (MBS – Mortgage Backed Securities) et les titres adossés à des dettes immobilière (ABS – Asset Backed Securities). Ces types d’obligations complexes sont particulièrement difficiles à comprendre et comportent généralement un risque de liquidité élevé.

 

Quels types de risques sont associés aux obligations complexes ?

  • Risque de crédit – parfois les émetteurs ne sont pas en mesure d’honorer les paiements d’intérêts ou de rembourser le capital à l’échéance. Le risque de crédit est plus grand lorsque les obligations sont subordonnées, car cela signifie qu’elles ne seront remboursées qu’après que tous les autres créanciers auront été remboursés.
    De plus le risque de crédit augmente lorsque la situation financière d’un émetteur se détériore. Cela se traduira également par des rendements plus élevés pour les obligations du même émetteur et une baisse du prix des obligations (ce qui signifie que si elles sont vendues avant l’échéance, le détenteur subira une perte en capital définitive).
  • Risque de liquidité – les investisseurs en obligations convertibles, en obligations perpétuelles et en obligations adossées à des actifs « titrisés » sont particulièrement exposés au risque de liquidité. C’est à dire qu’ils peuvent ne pas être en mesure de convertir leurs investissements en liquidités et il faut accepter de renoncer au capital et aux revenus en raison d’un nombre insuffisant d’acheteurs.

Si la notation d’un émetteur est abaissée, il peut devenir difficile de vendre l’obligation sur le marché secondaire. Les émissions de plus petite taille ont tendance à avoir des cotes de crédit plus faibles, et si les volumes de négociation ne sont pas suffisants, l’obligation pourrait être revendue avec une décote importante.

 

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